"Autour de moi, trois personnes sont mortes" : le GBL, un décapant automobile, consommé comme une drogue inquiète les autorités

Euphorie, désinhibition, sentiment de bien-être… Depuis plusieurs années le GBL (gamma-butyrolactone) est détourné à des fins récréatives de son usage originel de solvant industriel, utilisé notamment pour nettoyer les jantes de voitures.

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Le GBL est de plus en plus prisé dans les soirées chemsex. Et cela inquiète les autorités. Le décapant automobile est interdit à la vente aux particuliers en France au-delà d’une concentration de 10 % dans un même contenant. Lorsqu"il est dilué dans une boisson et ingéré, il se transforme en GHB et procure donc les mêmes effets que cette drogue. Une dose de 1mL peut suffire pour plusieurs heures mais les excès peuvent être fatals. "On tient des carnets, où on note notre conso", a expliqué un témoin à nos confrères de France 3, "on met des alarmes pour se souvenir de la dernière prise". Il rappelle que ces soirées peuvent durer plusieurs jours et plusieurs nuits, avec des prises de drogues répétées.

"Des personnes de plus en plus jeunes"

Le récit de ce témoin, qui veut alerter sur le danger de ces pratiques, interpelle car de plus en plus de jeunes personnes semblent concernées : "Ce que je trouve désolant c’est que je croise des personnes de plus en plus jeunes. Ils ont 17, 18, 19 ans et ils n’ont rien connu d’autre. Je ne veux pas diaboliser ni faire la morale mais je pense qu’il faut être au minimum conscient des risques". Il raconte son expérience et expliqué avoir déjà bu la dose de trop. Cet homme s’est réveillé 18 heures plus tard dans un lit d’hôpital en train de se faire extuber. "Il y a trop de morts, et en même temps on connaît les risques mais on continue. Je ne veux pas diaboliser car moi aussi j’y prends du plaisir, je ne veux pas être hypocrite, mais il y a un minimum de précaution à prendre", confie-t-il. "Autour de moi, trois personnes sont mortes en soirées".

"La personne qui utilise du GBL met sa vie en danger"

Dr Philippe Lack, chef de service au Centre de Soins d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie de l’hôpital de la Croix-Rousse à Lyon explique à nos confrères : "Il faut donner des informations précises sans donner un mode d’emploi. Pas plus d’1ml par dose, plusieurs heures entre les prises, pas d’association avec d’autres produits, surtout pas d’alcool, ne pas conduire…" Objectif : limiter les risques. "La personne qui utilise du GBL met sa vie en danger et peut s’exposer à des risques d’agression ou de viol".

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Pour faire face aux restrictions en France, les amateurs e GBL passent par des sites de commerces allemands ou néerlandais, selon nos confrères qui ont tenté de s’en procurer. Avec un budget de 70 euros, ils se sont fait 250 ml de GBL en 36 heures. Cette quantité permet d’ingérer 250 doses à moindre coût…