Élections législatives : "Une attitude ignoble, hors du temps"… Enquête ouverte contre l’auteur de l’affiche "Donnons un avenir aux enfants blancs"
L’affiche d’un candidat d’extrême-droite suscite la consternation en Lorraine, où une plainte pour incitation à la haine raciale a été déposée et une enquête ouverte ce mardi 25 juin par le parquet.
C’est l’affiche très polémique de cette campagne aux élections législatives. Elle a été collée dans la 5e circonscription de Meurthe-et-Moselle, où elle est loin d’être passée inaperçue. Et pour cause : l’affiche représente un jeune garçon blond aux yeux bleus avec ce slogan "Donnons un avenir aux enfants blancs"… Elle porte la signature du Parti de la France, un groupuscule qui ne présente qu’un seul candidat aux élections législatives.
Depuis lundi, les réactions indignées se multiplient face à cette affiche, au point pour Pascal Schneider, le maire de Neuves-Maisons, une commune de la circonscription, de déposer plainte. Le lendemain, le procureur de la République de Nancy, François Capin-Dulhoste, annonçait confier "une enquête à la brigade de recherches de Nancy, du chef de provocation publique à la discrimination, à la haine ou à la violence à raison de l’origine ou de l’appartenance ou la non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée".
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"Ça ne relève pas d’un affichage politique, ça relève d’un affichage sectaire, qui diabolise, qui stigmatise", avait dénoncé l’édile de la commune de 7 000 habitants. "Ils ont recouvert certains panneaux officiels qui se trouvent devant les écoles et j’ai eu des réactions de parents d’élèves horrifiés. Ils trouvent cette attitude ignoble, hors du temps, ça correspond à un autre siècle", a-t-il déploré.
La quinzaine d’affiches, apposées entre dimanche et lundi dans sa commune, ont été décollées la nuit suivante, a précisé Pascal Schneider, mais d’autres affiches ont été collées ailleurs dans la circonscription.
"Le stock est épuisé"
Sur son site internet, le Parti de la France affirme que cette affiche a connu "un véritable succès" et que "le stock est épuisé". "Nos militants prennent tous les risques pour afficher nos slogans offensifs et radicaux partout en France", ajoute le mouvement fondé par l’ancien frontiste Carl Lang.
Le candidat de ce groupuscule, Pierre-Nicolas Nups, a déclaré au journal L’Est républicain qu’il avait "validé" l’affiche incriminée. Elle véhicule selon lui, "un message d’espoir pour notre jeunesse et rien d’autre. Et si l’on y voyait autre chose, il s’agirait d’une interprétation malveillante".
Pierre-Nicolas Nups a déposé une candidature baptisée "Rassemblement de la droite nationale", qui espère ravir la circonscription au sortant PS Dominique Potier. Quatre autres candidats sont en lice, dont Louis-Joseph Pécher, sous l’étiquette "À droite les amis d’Éric Ciotti", mais à qui Éric Ciotti a retiré l’investiture la semaine dernière pour propos "antisémites, homophobes et orduriers".
Le candidat du Parti de la France avait lui déjà été en lice aux élections législatives en 2017, dans la première circonscription du département de Meurthe-et-Moselle. Il avait recueilli 0,77 % des voix. En 2017, il a été condamné par le tribunal correctionnel de Nancy à une peine de six mois de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité pour incitation à la haine homophobe.
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