Finale Stade Toulousain – Bordeaux-Bègles : "Il y en a qui donnent le ballon, moi non !" Peato Mauvaka se confie sur son rôle de marqueur

"Peu importe le numéro, ils sont tous capables de marquer." La déclaration, signée du manager rochelais Ronan O’Gara, jeudi dernier avant la demi-finale perdue par son équipe face au Stade Toulousain, résume parfaitement la force de frappe des "rouge et noir". Car ce ne sont pas moins de 37 joueurs (1), sur les 58 utilisés cette saison, qui ont contribué à porter le total d’essais à… 153 en 35 matchs, soit plus de quatre par week-end en moyenne !

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Derrière l’intouchable Matthis Lebel (16), Peato Mauvaka partage avec l’épatant Mathis Castro-Ferreira la place de meilleur avant avec neuf réalisations à son actif (4 en Top 14, 5 en Champions Cup), sans compter les quatre sous le maillot bleu. Plutôt pas mal pour un talon, non ? "Oui mais je voulais marquer en finale contre le Leinster pour être à égalité avec Matthis en Coupe d’Europe", lance le Néo-Calédonien, taquin, n’en voulant évidemment pas à l’ailier d’avoir inscrit l’essai décisif en début de prolongation à Tottenham.

"Des fois, cela va trop vite, c’est vraiment pour faire marcher le GPS ! "

Il n’empêche, le total demeure assez impressionnant. Mauvaka nuance : "C’est sûr que le talonneur a plus de chances de marquer que les autres avants car il dirige le maul. Et quand tu es à cinq mètres, le talon donne rarement le ballon à celui qui est derrière, il le garde. En Coupe d’Europe, j’ai eu beaucoup de chance d’avoir des touches proches de la ligne. J’étais à 60 % sûr que si on avançait, je n’allais pas donner le ballon au 9 et que j’allais aller derrière la ligne. Il y en a qui donnent, moi non ! Je garde et j’agrandis l’armoire à essais (rires) !"

Pour autant, s’il a beaucoup marqué sur ballons portés, l’international français l’a également fait en offrant une option supplémentaire au porteur de balle après un franchissement : "Cette saison, j’ai essayé de faire l’effort sur mes courses de soutien en me disant que le ballon allait peut-être revenir vers moi au bout d’un moment et ça a marché. Et s’il ne venait pas, je faisais au moins marcher le GPS et on ne pouvait pas me dire que je ne bougeais pas sans ballon !"

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Une attitude qui semble s’inspirer d’un certain Antoine Dupont, et plus généralement des demis de mêlée, toujours prompts à surgir à l’intérieur après des franchissements. "Oui parce qu’il est toujours derrière sur n’importe quelle percée, confirme Mauvaka. Je me suis dit que j’allais faire la même chose en continuant mes courses plutôt que de couper et cela a bien fonctionné. J’essaie de le faire à tous les matchs même si des fois, cela va trop vite. Sur les grands coups de pied rasants, c’est vraiment pour faire marcher le GPS (rires) !"

"Tu sais que si cela ne marche pas, le patron va te tomber dessus"

Une liberté sur le terrain que le talonneur assume totalement, même si elle fait parfois dire à son capitaine en club comme chez les Bleus qu’il ne faut pas qu’il oublie qu’il porte le N.2 dans le dos. "Nous sommes beaucoup de joueurs à aimer jouer au ballon et se lâcher sur le terrain, répond-il dans un sourire. C’est là que tu vois que nous sommes différents des autres équipes où chaque joueur peut te faire une passe de 20 mètres. Le staff nous donne une certaine liberté sur le terrain. Tu fais un peu ce que tu veux mais tu sais que si cela ne marche pas, le patron va te tomber dessus. C’est ça qui fait aussi que tu tentes sans faire non plus une chistera de 50 mètres. Mais Antoine dit ça parce qu’il a marqué moins d’essais que moi."

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Trois exactement, si l’on exclut évidemment les sept inscrits sur le circuit mondial à VII. "Ah oui, sinon on compte aussi ceux aux entraînements !", se marre Mauvaka, habitué à franchir régulièrement la ligne d’en-but avec le ballon, même s’il ne l’avait jamais autant fait que cette saison. "Quand j’étais dans les équipes de jeunes, je marquais souvent beaucoup d’essais et là, c’est vrai que j’en ai marqués plus que d’habitude", reprenait-il lorsque nous l’avons rencontré. C’était avant la demie et il n’avait pas abdiqué dans son duel avec l’ailier gersois. Il disait alors qu’il " manquait un match ou deux et qu’on verrait bien".

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Sa réalisation annulée à Bordeaux, contrairement à celle de Lebel qui lui a d’ailleurs valu de se bloquer le dos, l’écart entre les deux coéquipiers est désormais porté à trois réalisations. Et Mauvaka n’a sans doute pas dit son dernier mot. Car il ne lui aura pas échappé que Maxime Lamothe, son vis-à-vis girondin, a inscrit un doublé le week-end dernier…