Finale Stade Toulousain-Bordeaux-Bègles : "P***** on va être la seule génération à n’avoir rien gagné" pestait Cyril Baille à ses débuts

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Cyril Baille a dû attendre mais fait aujourd’hui partie de la génération qui gagne, la génération Dupont. DDM - LAURENT DARD

Stade Toulousain, Sport, Rugby à XV

Publié le 25/06/2024 à 12:39 , mis à jour à 16:00

Philippe Lauga

l'essentiel Avant la demi-finale du Top 14 et donc avant sa blessure, le pilier international du Stade Toulousain Cyril Baille avait évoqué, pour La Dépêche du Midi, le fait d’attendre sept ans avant de gagner un bouclier et son rôle dans l’évolution de cette génération.

Vendredi soir à Marseille, une partie de l’effectif actuel du Stade Toulousain pourrait rejoindre dans l’histoire du club certains joueurs de la génération 1994, 1995, 1996, 1 997 qui ont remporté quatre boucliers de Brennus. Eux ont gagné en 2019, 2021, 2023 et peut-être 2024. Et dans cette génération que nous avons arbitrairement appelée génération Dupont, il n’y a pas que des joueurs du même âge (27 ans) que le demi-de-mêlée.

Il y a, par exemple, un certain Cyril Baille (30 ans) qui a débuté beaucoup plus tôt en équipe une (2 012) et n’a pas connu que l’âge d’or actuel du Stade. Alors, depuis 2019, il savoure : " On a eu la transition un peu difficile. On a connu un peu tout. C’était les montagnes russes. Le bouclier en 2019, c’est un souvenir magnifique parce qu’on avait passé sept ans sans rien gagner. C’était aussi une pression par rapport au club, et on se disait souvent : P*****, on va être la seule génération à n’avoir rien gagné. Au final, on a travaillé dur et aujourd’hui, on n’a pas envie que cela s’arrête là."

Même si la période 2012-2019 fut entourée de doutes, elle a, également, selon le pilier gauche, permis de grandir : "Il y a l’année 2016/2017 où on finit douzième du championnat. Celle-là, on a tendance à l’oublier parce qu’on ne veut pas s’en rappeler. Cela veut dire qu’on a eu aussi des années de galère qui nous ont permis de grandir, de se poser les bonnes questions et d’aller aussi de l’avant".

Aller de l’avant, aller plus haut, pour une construction sur la durée. Et un parcours jusque-là parfait en finale pour cette génération qui n’en a jamais perdu une : "C’est vrai qu’il y a ce côté jusque-là où l’histoire est belle car on a gagné toutes les finales qu’on a eues à jouer. Cela tombe du bon côté. Bien sûr qu’on a travaillé pour ça mais on a eu aussi une part de chance de gagner. Avec cette expérience des finales, on se connaît par cœur maintenant. On sait se dire aussi les choses même si parfois cela ne fait pas plaisir à entendre. On est aussi un peu dur entre nous. Et c’est ce qui fait qu’aujourd’hui, on arrive à bien aborder les matchs. On a connu le centre de formation et tous les jeunes du club ont un amour particulier pour ce club. Donc, cela facilite les choses aussi. On a aussi la chance d’avoir toutes les recrues qui arrivent, qui se fondent directement dans le collectif et qui sont des bons mecs. Cela fait une alchimie. Et quand tu joues avec tes potes, tu as encore plus envie de t’envoyer pour le copain d’à côté".

Aujourd’hui, à trente ans, Cyril Baille n’est plus le jeune joueur qui déboule dans un effectif d’internationaux. Et du coup, les rôles se sont inversés. Il assume pleinement son statut d’ancien et d’accompagnateur avec les jeunes : "On a la chance de les avoir car ils nous tirent vraiment vers le haut et je pense que c’est une des années où on a un effectif aussi riche avec les anciens et les jeunes qui arrivent. Et ils ont un super état d’esprit. Ils nous ont vraiment tirés vers le haut. On sent que cela pousse fort aussi derrière. C’est à nous aussi de travailler, d’essayer de les accompagner au maximum comme on a pu être accompagné avec les plus anciens. Je me souviens que Titi Dusautoir, Patricio Albecete, Florian Fritz, Yoann Maestri, c’était des mecs qui nous aidaient énormément et sur lesquels on pouvait s’appuyer."

En plus de se focaliser sur son rôle de joueur figurant parmi les meilleurs piliers gauches du monde, le Haut-Pyrénéen est donc entré dans la transmission avec les jeunes. Ce qui ne signifie pas qu’il est en préretraite : "Même s’ils sont déjà bien rodés, il faut les épauler. Il faut de la bienveillance également. Parce que ce n’est pas évident d’être un jeune joueur car tu as beaucoup de choses qui sont moins pardonnées qu’à un ancien. Quand tu es jeune, tu as tout à prouver et tu as aussi des moments de doute. On essaie d’échanger avec eux pour être un relais des coaches, les aider au maximum pour qu’ils puissent progresser le plus possible. En tout cas, sur ce qu’ils montrent, ils sont vraiment étonnants sur la manière dont ils abordent les matchs et les performances qu’ils réalisent tous les week-ends." Preuve que la transmission est efficace…