Aller au contenu

Eliyahou Zini

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Eliyahou Zini
Le Rav Zini lors d'une conférence au Technion
Biographie
Naissance
(77 ans)
Algérie
Nationalité
Domicile
Nave Sha'anan (Haïfa), Israël
Formation
Activité
Père
Meir Zini
Mère
Rahel Zini
Autres informations
A travaillé pour
Chaire
Religion
Nom en religion
Rav Zini
Idéologie
Arme
Corps médical (Israël)
Conflit
Directeur de thèse
Moshe Marcus (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web

Le Rav Dr. Eliyahou Rahami Zini (en hébreu : אליהו רחמים זיני ou אליהו רחמים זייני), né le 11 août 1946, est un posseq et un rabbin sioniste, rosh yeshiva d'Or Vichua, qu'il a fondée à Haïfa en 2001. Avant ça, il était rabbin au Technion et maître de conférences à la faculté de mathématiques et au département d’études humanistes et d’arts.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né en Algérie dans une famille juive religieuse, Eliyahou Zini est le fils aîné de Rahel[1] et du Rav Meir Zini, un rabbin de communauté en Algérie. L'origine de la famille Zini vient de la lignée du rabbin Yossef Yoshtu de la commune de Jaén, l'un des étudiants du Ri"f. Sa mère, Rahel, survivante du camp d'extermination d'Auschwitz, a rencontré son père qui servait comme officier dans l'armée française libre au moment de la libération du camp.

Avec la fin de la domination française en Algérie, en 1962, Eliyahou Zini s'installe avec sa famille à Paris, où il termine ses études secondaires et commence à étudier les mathématiques à l'Université de Paris. Durant cette période, il étudie le karaté et est certifié ceinture noire 2e dan[2].

En 1970, il immigre en Israël et épouse Esther une semaine plus tard. Il termine un doctorat en mathématiques au Technion, qu'il a commencé à l'Université de Paris, sur les équations aux dérivées partielles non linéaires. Il a effectué son post-doctorat à l'Institut Weizmann, et non pas autre part en raison de son refus de quitter Israël. Après environ un an, il est retourné au Technion en tant que maître de conférences adjoint à la faculté de mathématiques et maître de conférences adjoint en Talmud et en philosophie juive au département d'études humanistes et d'arts. Après son arrivée en Israël, il rencontra le rabbin Zvi Yehuda Kook et fut très impressionné par la rencontre. Depuis lors, il fut en contact avec lui et commença à étudier et à enseigner la Torah du Rav Kook.

Il a servi à l'armée dans le corps médical en tant que médecin de combat et a combattu pendant l'Opération paix en Galilée.

En 1979, il reçoit une semikha du rabbin professeur Binyamin Zeev Benedikt et du grand-rabbinat d'Israël.

Lorsque l'ancien rabbin du Technion a décidé de quitter son poste, il a recommandé au Sénat du Technion que le Rav Zini soit son successeur, et dès 1980, le Rav Zini devient rabbin du Technion, en plus d'être maître de conférences dans le faculté de mathématiques et maître de conférences en Talmud et philosophie juive à la faculté d'études générales.

De 1982 à 1992, il a été responsable des lieux saints en Israël pour le compte du ministère des services religieux.

En 2001, il fonde la yeshiva Or Vishua dans le quartier de Neve Sha'anan, qui compte environ 150 étudiants et une communauté d'environ 300 familles. Sur le campus de la yeshiva, on peut trouver trois synagogues différentes : ashkénaze, séfarade et yéménite. Le Rav Zini prie alternativement dans les synagogues ashkénazes et séfarades. Chaque chabbat, après l'aube, il donne un cours de Torah d'une heure à environ 400 hommes et femmes.

Marié et père de huit enfants, il vit aujourd'hui dans le quartier de Neve Sha'anan, à Haïfa.

Méthode d'apprentissage[modifier | modifier le code]

La manière d'apprendre qu'il a reçue de ses maîtres repose sur une large connaissance de toute la littérature des Tannaïm et des Amoraïm et sur une étude des sources anciennes avant d'aborder le Talmud. Il s'assure de lire chaque citation à partir de sa source et non à partir d'un deuxième outil. Dans ses cours, il n'étudie pas beaucoup les livres récents, mais préfère les paroles des anciens. Il utilise largement les manuscrits anciens du Talmud de Babylone et de Jérusalem ainsi que les écrits des rabbins.

Décisions religieuses notables[modifier | modifier le code]

  • Après la création de l'État d'Israël, les lois de la Chemitta sont pratiquées en Terre d'Israël d'après la Torah, selon l'avis de la plupart des Gueonim.
  • Le Hallel doit être récité avec la bénédiction la soir et la journée de Yom Ha'atzmaout.
  • Il faut faire la bénédiction sur le demi-HallelRoch Hodech et à Hol Hamoëd de Pessah), selon l'avis des rabbins d'Afrique du Nord et d'Europe, et pas selon l'avis du Choulhan Aroukh et du Rambam[3].
  • Un homme qui a oublié de compter le Omer peut continuer à compter le reste des jours avec la bénédiction, d'après l'avis des Gueonim et non d'après l'avis du Choulhan Aroukh[4].
  • Même sur un petit pain sur lequel on doit faire la bénédiction Mézonot, il faut faire la bénédiction Hamotsi avec le Birkat Hamazon, et la loi de l'établissement d'un repas n'est pas déterminée par la quantité de nourriture mais par l'intention du mangeur[4].
  • Contrairement à beaucoup d'Aharonim, l’opinion des Gueonim est que les mitzvot ne nécessitent pas d'être appliquées avec intention[5].
  • Celui qui s'est trompé et n'a pas dit Hamelekh Hakadosh lors de la Amida des dix jours de pénitence n'est pas obligé de se reprendre, selon la décision des Gueonim et des versions antérieures et non selon la décision du Choulkhan Aroukh[5].
  • Dans un long article, il a déclaré que le Rabbenou Tam n'a jamais entendu parler de Tzeet Hakokhavim deRabbenou Tam (heure plus tardive à laquelle certaines personne font sortir le chabbat) et qu'une mauvaise compréhension de ses paroles a donné naissance à ce concept[6].

Activités publiques[modifier | modifier le code]

Activités éducatives et de recherche dans les domaines du judaïsme[modifier | modifier le code]

Le Rav Zini a lancé des programmes d’études au Technion permettant d’intégrer la pratique ingénieur-scientifique à l’étude de la Torah.

Ses études de Torah portent notamment sur la littérature Gueonim. Il a publié les écrits Rachbats sur les traités de Roch Hachana et Kinim, ainsi que "Magan Avot" - le commentaire du Rachbats sur Pirkei Avot. Il a également publié des études sur l'histoire de la Halakha et l'édition du Talmud, telles que Rabban Savoraï véKlalei Halakha. Il publia aussi les lettres du rabbin Elie Benamozegh, des traductions du professeur Emmanuel Levinas, des traductions du rabbin Léon Ashkenazi (dont il était proche) et bien plus encore. Il a également réédité le siddour Tefilat haHodesh et un mahzor de Shalosh Regalim, Mo'adei Hachem.

Le Rav Zini préconise de relier la Torah à la science et affirme qu’en principe, il ne peut y avoir de contradiction entre elles. Il s'oppose à la méthode du professeur Natan Aviezer dans son livre Bereshit Bara, qui utilise des explications scientifiques pour prouver l'exactitude de la Torah, car à son avis ces explications sont inutiles.

Le Rav Zini s'intéresse également beaucoup à la philosophie. Il a rencontré le professeur Emmanuel Levinas en France et a traduit certains de ses écrits. Il publie quatre articles de Levinas dans un livret intitulé Divrei Emmanuel et cite certains de ses articles dans ses cours.

Rapport à l'immigration en Israël[modifier | modifier le code]

Le Rav Zini a immigré en Israël en 1970. Il s"installe dans un appartement à Bnei Brak et commence ses études doctorales au Technion. À son retour au Technion, en tant que maître de conférences adjoint, le Rav Zini a commencé des activités visant à rapprocher les nouveaux immigrants des étudiants déjà installés en Israël. Lors de sa création, le Technion a reconnu le baccalauréat français, ce qui facilita l'admission des étudiants français dans l'institution.

Rabbin du Technion[modifier | modifier le code]

Au début de son activité au Technion, le Rav Zini travaillait à titre privé, donnant des cours et organisant des événements pour les étudiants. En 1980, lorsque l'ancien rabbin du Technion, le Rav Pr. Aharon Shaar-Yashuv, a pris sa retraite, il recommanda le Rav Zini pour le remplacer.

En tant que rabbin du Technion, le Rav Zini dirigeait l'organisation religieuse étudiante de l'institution, Ahvat Aharon. En tant que rabbin de l'institution, le Rav Zini s'est opposé à ce que les couples de même sexe reçoivent des chambres destinées aux conjoints. Après que l'institution ait quand même décidé d'autoriser ces couples à avoir des "chambres mariées", le Rav Zini a décidé que les mezouzot de ces chambres devaient être enlevées, mais le Technion n'a, une fois de plus, pas obéi à la décision du rabbin.

En 2013, après avoir atteint l'âge de la retraite, il s'est retiré de l'université et a été remplacé par le rabbin Elad Doukov.

Position politique[modifier | modifier le code]

Le rabbin est connu pour son opinion, considérant la Terre d’Israël comme l’un des fondements du judaïsme, et cette concéption du monde se reflète dans sa position politique. En novembre 1994, lors des débats intenses dans la société israélienne autour des accords d'Oslo, il déclarait dans sa chronique hebdomadaire sur Arutz Sheva : « Dieu sait probablement pourquoi la voie des mécréants qui dirigent maintenant le pays a été triomphante, parce qu'apparemment vous et moi n'avons pas fait ce qu'Il attend de nous. En attendant, on dit au principal responsable de la détérioration de la situation, M. Rabin, honte à vos festivités de demain et à tous ceux qui seront heureux avec vous, et que Dieu nous sauve rapidement de vous, et alors une grande paix sera sur ceux qui aiment Son nom et sa Torah. »[7]

En 1997, il a été publié dans le journal local Kolbo que le Rav Zini faisait l'objet d'une enquête policière car il était soupçonné d'avoir incité au meurtre de Rabin. Le rabbin a porté plainte pour diffamation contre le journal. Le juge a accepté sa position et a déterminé qu'il s'agissait d'une fausse accusation, mais lui a accordé une indemnisation d'un montant seulement de 1,000 shekels, en vue des propos extrêmes présentés par les accusés au tribunal[7].

Dans le livre Baruch haGever, une lettre de sa plume a été publiée. Initialement rédigée sous forme d'opinion, à la demande du rabbin Ido Alba, dans le cadre des arguments devant le tribunal pour l'affaire de Baruch Goldstein, qui déclare que l'article du Rav Alba, Clarification des lois sur le meurtre des goyim, n'est qu'une discussion théorique (le statut juridique de l'article d'Alba a finalement été décidé par la Cour suprême[8]).

Dans un article publié le 12 août 1995 dans le journal "'Ala", il écrivait : « L'ordre d'évacuer les yichouvim civils n'est pas seulement un ordre illégal, mais c'est aussi un ordre d'aider l'ennemi. (...) Tout ordre d'évacuation sera considéré comme un remplissage du rôle de l’ennemi souhaitant mener cette action. »

Le Rav Zini s'est opposé aux déclarations du Rav Shach et la décision halakhique du Rav Ovadia Yosef concernant le transfert de terres. Dans son livre Eretz Hemdatenu, il écrit que d'après les sources fournies par le Rav Ovadia Yosef, il n'y a aucune preuve qu'il est permis de céder des territoires[9].

Après les attentats du 11 septembre à New York, il publia un article dans lequel il accusait la gauche israélienne d'être moralement responsable de l'attentat, en donnant une légitimité aux terroristes (l'OLP). Suite à la sortie de l'article, le président du Technion a ordonné qu'il ajoute une précision dans chaque article disant que « ces mots sont écrits selon mon opinion et non selon l'opinion de l'institution où je suis employé. »Après la guerre des 33 jours, il a écrit:

« Une conclusion s’impose immédiatement : c’est le devoir imposé à cette merveilleuse génération, qui a mené la bataille d’une main haute et avec un dévouement suprême comme nous n’en avons pas vu depuis deux mille ans, de faire tout ce qui est en son pouvoir pour renvoyer ce gouvernement à la poubelle de l'histoire. Tout ce groupe n'est qu'un ramassis de débris récupéré par un collectionneur d'hommes politiques. Des gens faibles, prêts à tout, un collectionneur tyrannique qui a piétiné toutes les valeurs morales et toutes les valeurs de son peuple sur son passage, tout cela pour sauver sa peau devant un système judiciaire, comme l'a déclaré l'ancien chef d'état-major, Moshe Ya'alon, qui ne connaît apparemment aucune pitié sauf envers ses amis et les amis de ses amis[10]. »

Lors des 20e élections à la Knesset, il participe pour la première fois à une conférence de soutien au parti Le Foyer Juif [11] en 2016 avec l’ouverture du recensement du parti il appelle ses étudiants et les membres de sa communauté à soutenir le parti.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Livres qu'il a écrits[modifier | modifier le code]

Livres qu'il a traduits ou édités[modifier | modifier le code]

  • Le rabbin Shimon ben Tsemah Duran, Hidoushei haRachbats 'Al Massekhet Roch haChana véMassekhet Kinim (חידושי הרשב״ץ על מסכת ראש השנה ומסכת קינים, Nouveaux enseignements du Rachbats sur le traité Roch Hachana et le traité Kinim) - Basé sur d'anciens manuscrits et sur les premières impressions.
  • Otsar haGueonim Massekhet Avoda Zara (אוצר הגאונים מסכת עבודה זרה, Trésor des Gueonim : traité Avoda Zara) - Recueil de commentaires des Gueonim sur le traité Avoda Zara.
  • Otsar haGueonim Massekhet Houlin (אוצר הגאונים מסכת חולין, Trésor des Gueonim : traité Houlin) - Recueil de commentaires des Gueonim sur le traité Houlin.
  • Otsar haGueonim Massekhet Nida (אוצר הגאונים מסכת נידה, Trésor des Gueonim : traité Niddah) - Recueil de commentaires des Gueonim sur le traité Niddah.
  • Le rabbin Shimon ben Tsemah Duran, Yakhin ouBo'az (יכין ובועז, Jakin & Boaz) - Un responsa, premier tome.
  • Le rabbin Shimon ben Tsemah Duran, Magen Avot (מגן אבות, La protection de nos pères) - Sur le traité Avot.
  • Hagada Chel Pessah 'Im Peirouch Maguid Devarav leYa'akov, leRabi Israel Ya'akov Algazi (הגדה של פסח עם פירוש מגיד דבריו ליעקב, לר' ישראל יעקב אלגאזי, Haggada de Pessa'h avec les interprétations du Maguid Devarav de Rabbi Israël Jacob Algazi) - Interprétations du rabbin Israël Jacob Algazi sur la Haggada de Pessa'h.
  • Le rabbin Eli Benamozegh, Mavo leTora chebe'Al Pe (מבוא לתורה שבעל פה, Introduction à la Torah orale) - Une introduction à la Torah orale, premier tome.
  • Le rabbin Eli Benamozegh, Moussar Yehoudi le'Oumat Moussar Notsri (מוסר יהודי לעומת מוסר נוצרי, Morale juive comparé à la morale chrétienne) - Comparaison de la morale juive à la morale chrétienne.
  • Le rabbin Eli Benamozegh, haMassoret (המסורת, La tradition) - Ecrits en français sur la tradition juive.
  • Emmanuel Levinas, Divrei 'Emanouel (דברי עמנואל, Les paroles d'Emmanuel) - Quatre de ses articles tirés de Herout Kacha.
  • Emmanuel Levinas, Targoumim Chel 'Emanouel Levinas (תרגומים של עמנואל לוינאס, Traductions d'Emmanuel Levinas) - Huit de ses articles tirés de Herout Kacha, édition en ligne.
  • Mahzor de Shalosh Regalim, Mo'adei Hachem (מועדי ה׳, Célébrations de Dieu) - D'après la version de Livourne, coutume des séfarades en Terre d'Israël.
  • Marpe leNefech (מרפא לנפש, Remède de l'âme) - D'après la version de Livourne, prières en rapport avec les Seli'hot, les réparations, l'annulation des vœux, et d'autres.
  • Siddour, Tefilat haHodech (תפילת החדש, La prière du mois) - D'après la version de Livourne, coutume des séfarades en Terre d'Israël selon les décisions du Hid"a, du Rav Avraham Ankawa et du Rav Chalom Messas.
  • Siddour de poche, Minhat 'Arev (מנחת ערב, Min'ha du soir) - Comprenant Min'ha, Arvit et le Birkat Hamazon.
  • Recueil de chants du Shabbat, Achira laHachem (אשירה לה׳, Je chanterai à Dieu) - Comprenant le Kiddouch, la Havdalah, le Birkat Hamazon et d'autres.
  • Recueil de chants du Shabbat, Chir veChevakha (שיר ושבחה, Un chant et un louange) - Comprenant le Kiddouch, la Havdalah, le Birkat Hamazon et d'autres.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Une grande dame nous a quittés: Rahel Zini est décédée » Accès libre, sur LPH Info, (consulté le )
  2. (he) Eliyahou Zini, « קרב רב: רב יכול להיות גם אלוף באיגרוף » Accès libre, sur nrg,‎ (consulté le )
  3. (he) Eliyahou Zini, עץ ארז חלק א, Or Vishua
  4. a et b (he) Eliyahou Zini, עץ ארז חלק ב, Or Vishua
  5. a et b (he) Eliyahou Zini, עץ ארז חלק ד, Or Vishua
  6. (he) Eliyahou Zini, עץ ארז חלקים ה׳, Or Vishua
  7. a et b (he) « תביעה של רב נגד עיתון בגין לשון הרע » Accès libre, sur Fridmanwork
  8. D'après 2831/95 עידו אלבה נ. מדינת ישראל, פ"ד נ (5) 221
  9. (he) Tzvi Scheimann, « הפסק של הרב עובדיה בנושא החזרת שטחים לא נכון » Accès libre, sur Srugim,‎ (consulté le )
  10. (he) « ההתנגדות לכיבוש היא היא המשחיתה », sur Or Vishua.
  11. (he) Gil Kellner, « צפו: הרב אליהו זייני מביע תמיכה בבית היהודי » Accès libre, sur Srugim,‎ (consulté le )