Aller au contenu

Démographie du Soudan du Sud

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Démographie au Soudan du Sud
Des enfants du peuple Acholis présent au Soudan du Sud.
Des enfants du peuple Acholis présent au Soudan du Sud.
Dynamique
Population 10 561 244 hab.
(2020)
Indice de fécondité 7,5 enfants par [1]
Taux de natalité 37,68 [2]
Taux de mortalité 8,42 [3]
Taux de mortalité infantile 71,83 [4]
Structure par âge 0-14 ans : 44,4 %
15-64 ans : 53 %
65 ans et plus : 2,6 %
Composition linguistique
Anglais (officiel)  
Arabe  
Dinka  
Nuer  
Bari  
Zandé  
Shilluk  
Composition ethnique
Dinka 35,8 %
Nuer 15,6 %
Zandé  
Shilluk  
Composition religieuse
Christianisme 60,5 %
Animisme 32,9 %
Islam 6,2 %

Cet article traite de la démographie au Soudan du Sud : population, densité, groupes ethniques, niveau d'éducation et de santé de la population, situation économique, affiliations religieuses et autres aspects de la population.

La région a été durement touchée par les deux guerres civiles poursuivies durant quarante ans, à l'exception des 10 ans de calme qui ont suivi l'indépendance du Soudan en 1956. Il en résulte un manque de développement des infrastructures, des destructions et des déplacements de populations : plus de 2 millions de personnes sont mortes, et plus de 4 millions ont été déplacées ou sont réfugiées du fait de ces évènements et de ses conséquences.

Les Dinka constituent la plus grande des nombreuses communautés du Soudan du Sud[5]. Avec les Nuer et les Shilluk, ils comptent parmi les peuples nilotiques. Les Zandés et les Lendu Jur Chol sont des communautés localisées dans l'ouest, et les Acholis et les Lotuko vivent dans l'extrême sud, se prolongeant jusqu'en Ouganda.

En 2016, la population du Soudan du Sud est estimée à environ 12,5 millions d'habitants[5].

Recensement de 2008

[modifier | modifier le code]

D'après le recensement de 2008, le Soudan du Sud avait une population d'environ 8,26 millions d'habitants[6]. Pourtant, ce recensement fait par le gouvernement soudanais a été rejeté par le Soudan du Sud[7]. Le fonctionnaire américain qui a surveillé le recensement a estimé que le recensement a concerné 89 % de la population[8].

La population du Soudan du Sud est difficile à dénombrer car la réalisation d'un recensement est difficile. Le gouvernement de Soudan du Sud (dirigé par l'ancien mouvement de résistance du MPLS) a accusé le gouvernement central d'avoir délibérément manipulé le recensement dans les régions riches en pétrole comme le comté d'Abyei, à la frontière entre le Soudan et le Soudan du Sud, devenu une région autonome. Le dénombrement de la population a été un facteur déterminant pour la part de la richesse et la puissance que chaque partie du Soudan a reçu. (Voir: Accord de Naivasha) Une autre complication a été les réfugiés du Soudan du Sud dans le nord. Le gouvernement central a freiné leur retour; une fois leur recensement effectué, ils ont été considérés comme des habitants du Nord[9].

Quelques données

[modifier | modifier le code]

L'espérance de vie est de 42 ans. Plus d'un enfant sur dix meurt avant 5 ans. Une femme sur 10 meurt en couches ou des suites des couches Un médecin pour 100 000 habitants. Taux d'analphabétisme : 73 % Population rurale : 83 % Population sous le seuil de pauvreté : 51 % [10]

Groupes ethniques

[modifier | modifier le code]

Le Soudan du Sud recense 62 groupes ethniques autochtones. La majorité d'entre eux peuvent être classés comme faisant partie du groupe nilotique, y compris les Dinkas, le principal groupe ethnique du pays, qui représentent environ 36 % de la population totale[5].

Les autres groupes nilotiques sont les Nuers (15 %), les Baris, les Lotukos, les Kukus, les Mundaris, les Kakwas, les Pojulus, les Shilluks, les Acholis, les Lokoyas, les Toposas, les Langos et les Anuaks.

Les groupes ethniques de langues soudaniques orientales incorporent les Didingas et les Murles. Les autres groupes ethniques de langues soudaniques centrales sont les Morus, les Madis, les Lulubos et les Kalikos.

Une minorité des groupes ethniques appartiennent aux langues nigéro-congolaises, dont les Zandés, les Makarakas et les Mundus. D'autres peuples du groupe nilosaharien à savoir Avukaya, Morumadi, sont aussi présents dans la région du Nil Blanc. C'est là où ils se sont établis après avoir quitté le royaume de Koush.

Avec un grand nombre de groupes ethniques dans un pays de taille moyenne, le Soudan du Sud peut être considéré comme l'un des pays les plus ethniquement diversifié dans le monde[11]

Afin de maintenir l'harmonie entre les groupes ethniques dans une partie du monde où un conflit tribal est relativement banal, un groupe a proposé la création d'une « Maison des nationalités» pour représenter les 62 groupes reconnus dans la capitale Djouba[12]. Le président Salva Kiir Mayardit a déclaré lors de la cérémonie marquant l'indépendance du Soudan du Sud, le , que le pays « devrait avoir un nouveau départ de la tolérance, où la diversité culturelle et ethnique sera une source de fierté »[13].

Les langues parlées comprennent l'anglais (langue officielle), les langues autochtones, telles que les langues Dinka-Nuer, Zandé, Bari et Shilluk, ainsi que la langue véhiculaire arabe appelée l'arabe de Djouba.

La majorité des habitants (60,5 %) est de confession chrétienne, les animistes représentent 32,9 % et les musulmans 6,2 %[14].

Immigration

[modifier | modifier le code]

Il existe plusieurs groupes d'immigrants provenant d'autres pays au Soudan du Sud. Il s'agit notamment de ressortissants égyptiens et somaliens[15],[16]; ces derniers sont principalement impliqués dans des activités commerciales[17]. Des immigrants musulmans de la région ont exprimé des craintes par rapport au nouvel État souverain du Soudan du Sud[16], à cause de la mésentente du nouvel État avec le gouvernement de Khartoum, État où ils sont plus présent[17],[18].

Notes et références

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. L'indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) pour une année donnée est la somme des taux de fécondité par âge observés cette année. Cet indicateur peut être interprété comme le nombre moyen d'enfants qu'aurait une génération fictive de femmes qui connaîtrait, tout au long de leur vie féconde, les taux de fécondité par âge observés cette année-là. Il est exprimé en nombre d’enfants par femme. C’est un indicateur synthétique des taux de fécondité par âge de l'année considérée.
  2. Le taux de natalité est le rapport du nombre de naissances vivantes l'année à la population totale moyenne de l'année.
  3. Le taux de mortalité est le rapport du nombre de décès, au cours d'une année, à la population moyenne de l'année.
  4. Le taux de mortalité infantile est le rapport entre le nombre d'enfants décédés à moins d'un an et l'ensemble des enfants nés vivants.
  5. a b et c (en) CIA World Factbook
  6. (en) Maggie Fick, « S. Sudan Census Bureau Releases Official Results Amidst Ongoing Census Controversy », !enough. The project to end genocide and crimes against humanity, 8 juin 2009.
  7. (en) « South Sudan parliament throw outs census results », Sudan Tribune, 8 juillet 2009.
  8. (en) Gwen Thompkins, « Ethnic Divisions Complicate Sudan's Census », NPR, 15 avril 2009.
  9. Broere, Kees. "Uitstel voor recensement Soedan". De Volkskrant, 15 avril 2008, p. 5.
  10. CCFD (Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement), Lettre publique de juillet 2011 n° 46
  11. (en) Maggie Fick, « South Sudan Watch: Many Ethnic Groups, One Goal? »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), (consulté le )
  12. Sudan House of Nationalities Concept, « (en) The House of Nationalities Leaflet »,
  13. Al Jazeera English, « (en) South Sudan celebrates "new beginning" », (consulté le )
  14. (en) The Pew Forum - Global Religious Landscape
  15. (en) Egypt seeks food and water security in Sudan
  16. a et b (en) Somalis in South Sudan worried over Referendum outcome
  17. a et b (en) Somalia recognizes independence of South Sudan
  18. (en) The History of Somali Communities in the Sudan since the First World War