"Je ne fais pas et ne raconte pas n’importe quoi" : Jean-Philippe vend des pierres dans le Tarn… mais sans guérisons miraculeuses
Les magasins de vente de pierres fleurissent dans le Tarn. Si l’aspect esthétique est incontestable, les prétendus pouvoirs des cristaux sur la santé prêtent à débat. Rencontre, à Réalmont, avec Jean-Philippe Arabeyre dont l’ambition est de proposer pierres et bijoux sans tomber dans le charlatanisme.
La constipation pourrait disparaître par un élixir d’ambre ? Bigre ! Certains vendeurs sur internet n’hésitent pas à raconter n’importe quoi. Petit florilège : "soigner" un problème, aider par exemple contre des troubles digestifs, contre le stress, pour favoriser la guérison, réduire les douleurs, dynamiser un organe, retrouver le sommeil, lutter contre les migraines, permettre de passer de bonnes nuits réparatrices…
Le champ d’applications n’a pas de limites, si ce n’est l’imagination de leurs auteurs. Inquiétant ! Nous avons rencontré Jean-Phillipe Arabeyre dans sa boutique Litho’Sphère à Réalmont. Il se tient très éloigné de ces discours commerciaux et nébuleux. Pas de pub, pas de site internet, une vitrine sans clinquant, ni slogan racoleur.
Des pierres du Tarn et du monde entier
"J’aime les pierres depuis… toujours, explique-t-il. Tout môme, je collectionnais les coquillages et les cailloux que je trouvais dans les bois autour de Montredon Labessonnié." Celui qui se présente comme un troubadour de la vie, contrebassiste, père de quatre enfants, travaille dans le social à Gaillac.
À 50 ans, sa passion pour les pierres n’a pas pris une ride. "Simplement, je ne fais pas et ne raconte pas n’importe quoi. J’ai une fibre écolo, et il ne m’échappe pas que l’engouement actuel pour une ressource non-renouvelable pose un problème."
Il se contente donc de dénicher les perles rares dans la nature, dans les anciennes mines par exemple. "Quand j’ai ouvert la boutique en 2022, une personne est venue pour décharger son coffre rempli de pierres. Spontanément." Dans son magasin, on trouve donc des pierres du Tarn, mais aussi du monde entier, soit à l’état brut, soit d’autres qu’il a polies et enfin des bijoux réalisés de ces mains.
"Une dame m’a demandé ce qu’elle devait prendre pour soulager les hémorroïdes…"
"Je ne travaille les montures qu’avec de l’argent. L’or est un matériau qui demande une extraction extrêmement polluante", souligne Jean-Philippe. Si cet artisan accorde des vertus thérapeutiques aux pierres, il se garde bien de tomber dans le charlatanisme de beaucoup d’autres.
"Dans un salon, une dame m’a demandé ce qu’elle devait prendre pour soulager les hémorroïdes… Ça dépasse mes compétences", sourit-il. Son savoir-faire, on peut aussi le découvrir dans le couteau bijou signé "Le Tarn", fabriqué par Laurent Chabut à Saint Gauzens : le manche a une agate incrustée de Montredon Labessionnié, fournie par Jean-Philippe Arabeyre.
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