TEMOIGNAGE. Émeutes en Nouvelle-Calédonie : "Nous nous organisons au jour le jour"… la longue attente de touristes gersois bloqués sur l’archipel

  • Lola et Romain ne savent pas quand ils pourront repartir de la Nouvelle-Calédonie pour rentrer chez eux, à Auch. Lola et Romain ne savent pas quand ils pourront repartir de la Nouvelle-Calédonie pour rentrer chez eux, à Auch.
    Lola et Romain ne savent pas quand ils pourront repartir de la Nouvelle-Calédonie pour rentrer chez eux, à Auch. Lola Dutrey
Publié le , mis à jour

l'essentiel Depuis le 13 mai, la Nouvelle-Calédonie est secouée par les violences. Emmanuel Macron, arrivé ce jeudi 23 mai, appelle à un retour à "la sécurité" et au "dialogue". Un couple de touristes gersois est toujours bloqué sur place et ne peut pas rentrer en métropole.

Lola Dutrey et son compagnon Romain Bouteloup, touristes français de 23 et 24 ans originaires du Gers sont coincés en Nouvelle-Calédonie depuis le début des émeutes le 13 mai. Lola raconte à La Dépêche du Midi leur mésaventure :

"Nous sommes arrivés le 30 avril pour rendre visite à la sœur de mon petit ami, qui est étudiante sage-femme et qui réalise son stage à l’hôpital au Médipole, à Nouméa. Notre avion aurait dû repartir le 16 mai. Le jour où les émeutes ont éclaté, nous étions partis tous les trois camper pour la nuit.

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Nous avions emporté très peu d’affaires car nous devions rentrer le lendemain sur la capitale calédonienne, où nous avons nos valises. Le barrage mis en place en fin d’après-midi par les forces de l’ordre nous empêchant de rentrer, nous avons dû trouver un hôtel en mesure de nous loger pour la nuit.

Nous pensions pouvoir repartir rapidement mais la situation dure. Nous n’avons pas d’affaires de rechange, et nous nous organisons au jour le jour. Nous faisons des petites courses à l’épicerie où nous achetons essentiellement des aliments secs : les ravitaillements se font au compte-goutte car les routes sont encore bloquées. Nous ne pouvons pas trouver de tout. Nous achetons les produits frais auprès des producteurs qui vendent leurs fruits et légumes sur le bord de la route. Notre bungalow est entièrement équipé et nous faisons face à la plage. Ça nous permet de rester positifs, de sortir et de pouvoir au moins être la journée dehors.
Aujourd’hui, la situation reste tendue. Nous restons à l’hôtel qui nous a accueillis. Nous avons vue sur la baie de Nouméa et nous observons les incendies au cœur de la ville.

Depuis l’hôtel, le couple peut apercevoir les incendies au cœur de Nouméa.
Depuis l’hôtel, le couple peut apercevoir les incendies au cœur de Nouméa. Lola Dutrey

Un groupe Facebook pour se tenir informé

Il reste des blocages routiers au niveau de Saint-Louis et Saint-Michel. Nous ne pouvons donc pas rejoindre Nouméa avec notre voiture de location. Nous avons peu d’informations et surtout, elles sont peu précises. Nous devons suivre les actualités sur des groupes Facebook, où les gens ajoutent des éléments au fil de la journée : barrages filtrants, réouverture des magasins… Pour l’instant, ils n’annoncent pas que les routes sont réouvertes, donc on ne préfère pas prendre le risque de prendre la route.
Nous attendons d’avoir une date de reclassement pour reprendre l’avion. Il y a deux jours, nous avons envoyé nos demandes d’accompagnement au rapatriement. Là encore, nous n’avons pas beaucoup d’information, hormis le fait que les aéroports devraient rouvrir samedi.

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L’attente est longue, y compris pour nos familles à qui nous ne pouvons pas donner de certitude. Nous avions posé trois semaines de congé et il nous reste encore quelques jours. Nous essayons également de tenir nos employeurs au courant de la situation. Je travaille dans le commerce et Romain est ingénieur dans les travaux publics. Nous ne pouvons pas faire de télétravail. Mais nous risquons de devoir poser des congés sans solde si nous ne pouvons pas rentrer rapidement."

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Les commentaires (13)
Macool Il y a 23 jours Le 24/05/2024 à 15:34

Les français ne maintiennent plus l'ordre en France alors à 10000km....

................ Il y a 23 jours Le 24/05/2024 à 12:00

Le bonheur est dans le gers moins dépense et moins de contraintes

6hif Il y a 23 jours Le 23/05/2024 à 18:50

Il faudra bien un jour tourner la page et en finir avec les destinations vacancières dans les dom-tom ! Juste avant la signature d'indépendance et l'interdiction de remettre les pieds sur le territoire français métropolitain !!