Rugby amateur : le RC Auch confronté au feuilleton interminable des difficultés financières
"L’éternité c’est long, surtout vers la fin". Le club d’Auch s’est débattu dans un univers kafkaïen où pression financière et peau de bananes ont jalonné la saison, au point de semer le doute sur son avenir. Comme d’habitude. Et ça fait plus de 100 ans que ça dure.
Si le Gaston Lagaffe du dessinateur Frankin rêvait d’inventer le mouvement perpétuel, le RC Auch aimerait, lui, que ses déboires fassent une pause.
Le phénix de la capitale gasconne a su renaître de ses cendres en 2017 en repartant de division Honneur pour grimper d’un échelon chaque année, Fédérales 3, 2, 1 et enfin Nationale 2 il y a deux saisons avec la parenthèse Covid qui a coupé l’oxygène à tout le monde. A-t-il désormais touché son plafond de verre ?
Devant l’absence d’un sponsor national, sempiternelle "Arlésienne", il a fallu composer avec les aléas conjoncturels qui ont fait que le budget prévisionnel (1,3 M€) a pris du plomb dans l’aile quand la composition des poules est sortie du bois. Des déplacements à Villeurbanne, Dijon, Mâcon, Rumilly… Des affiches à domicile peu enclines, doux euphémisme, à passionner les foules.
Sans oublier les équipes de jeunes : espoirs séparés de la première, cadets Alamercery, juniors Crabos et même minimes devant aller jouer à Clermont, Limoges, Béziers… Une litanie de déplacements au long cours qui a fini par se noyer dans un océan de frais, débouchant sur la décision de jeter l’encre du chéquier pour procéder à une baisse de 20 % de tous les salaires.
Pilule difficile à avaler, mais plus pour les dirigeants que pour les joueurs qui pour l’occasion ont fait preuve d’une remarquable abnégation. Car, si en même temps les résultats de la deuxième partie de saison ont décliné, c’est à l’issue d’un match plein et perdu de peu face à Niort (31-39) que le RCA a dû quitter la compétition nationale au stade des barrages.
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Non, ce n’est pas sur la pelouse mais plutôt dans les couloirs, qu’on a jeté le plus de peau de bananes, les grincements de dents se transformant en persiflage et les index inquisiteurs se faisant face pour trouver des responsables à une situation malheureusement classique dans ce genre de circonstances, et si tristement humaine. Un responsable ? Le président Salam en trouve trois : « l’argent, l’argent et l’argent ».
Décidément, Tonton Georges pourrait le chanter : « Il y a peu de chance qu’on / détrône le roi pognon. »
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