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Pyramidologie

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Les Pyramides de Gizeh.

Pyramidologie est un terme qui réfère aux diverses spéculations pseudo-scientifiques et récits alternatifs concernant les pyramides, le plus souvent concernant la nécropole de Gizeh et sa Grande pyramide.

Les interrogations pseudoarchéologiques des pyramidologues, qualifiés d'« obsédés du merveilleux » par l'égyptologue Pascal Vernus, portent le plus souvent sur les modes de construction, mettant en doute les capacités des Égyptiens à effectivement édifier ces monuments, ainsi que sur les propriétés et fonctions du monument, qui donnent lieu à toutes sortes de théories pseudo-scientifiques.

Ces appréciations pyramidologiques se portent également sur différentes structures monumentales, depuis les monuments mégalithiques de Stonehenge jusqu'aux statues de l'île de Pâques en passant par les murailles de Machu Picchu[1].

Questionnements récurrents

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La Description de l'Égypte, compte-rendu de la campagne d'Égypte menée par Bonaparte, a apporté au monde occidental la richesse et la variété de la civilisation égyptienne. Elle permit de lever de nombreux voiles : les grandes pyramides s'avéraient être des tombeaux et les nombreuses expéditions qui suivirent confirmèrent cette analyse. Cependant, les particularités de la grande pyramide de Khéops laissent certains auteurs s'interroger :

  • la démesure et la précision obtenues pour la grande pyramide de Khéops seraient incompatibles avec les connaissances et les moyens rudimentaires que l'on attribue communément au peuple qui l'érigea[1] ;
  • l'étroitesse et la précision dans la réalisation des couloirs descendants et « conduits d'aération » ne paraîtraient pas en cohérence avec les fonctions qui leur sont attribuées ;
  • les faibles moyens techniques et la qualité des outils retrouvés, comparés à la complexité et à la précision de la réalisation[2] ;
  • l'hétérogénéité des formes et dimensions des blocs, volontaire car souvent réalisée en symétrie, rendant leur réalisation et ajustement beaucoup plus complexes ;
  • l'absence de texte ou de plans restants décrivant la construction de la pyramide ;
  • les connaissances mathématiques requises[3] ;
  • La durée de construction elle-même. Pour certains « pyramidologues », il semble irréaliste que les Égyptiens aient pu construire cet édifice en une vingtaine d'années avec les méthodes et moyens techniques de l'époque.

Les thèses religieuses ou mystiques

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Position géographique de la grande pyramide
Selon Charles Piazzi Smyth

Des pyramidologues considèrent que les pyramides sont l'œuvre d'extraterrestres. Cela leur vaut le qualificatif de « pyramidiot » de la part de certains égyptologues[4]. Selon la théorie des anciens astronautes, elles leur servaient de balises délimitant un couloir d'atterrissage aboutissant à une base spatiale dans le désert du Sinaï. Les spécialistes Jean-Pierre Adam et Pascal Vernus balaient ces hypothèses en déclarant que la construction des pyramides égyptiennes repose non pas sur un savoir étranger à l'espèce humaine mais bien sur les techniques de l'époque[5],[6].

Les théories pseudo-scientifiques à tendance New Age sur le pouvoir des pyramides trouvent de nombreux échos dans la littérature ésotérique. Donnant pour explication la concentration dans la pyramide d'un « champ d'ondes de forme généré par l'énergie cosmique », elles ne reposent sur aucun fondement scientifique vérifiable[7].

Les thèses techniques

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Plusieurs auteurs du XIXe siècle ont avancé que les pyramides d'Égypte et de Nubie auraient servi de protection contre les irruptions sablonneuses du désert. Le problème à résoudre était sans doute d'arrêter les sables entraînés par les vents du désert sans les mettre à l'abri des vents opposés qui doivent les renvoyer au désert ce qui dicta la forme pyramidale de l'obstacle : le Nil, génie du bien contre le désert, génie du mal[8].

La « corrélation d'Orion » est une théorie proposée par certains égyptologues (comme Selim Hassan) ou archéoastronomes (comme Robert Bauval), selon laquelle il existerait une corrélation entre la position des pyramides d'Égypte et la position des étoiles, notamment entre les trois pyramides de la nécropole de Gizeh et les trois étoiles centrales de la constellation d'Orion. Si ces théories visent uniquement à démontrer que les Égyptiens de l'Antiquité auraient utilisé la position des étoiles pour choisir l'emplacement de leur pyramide, d'autres théories pseudo-scientifiques y voient un élément en faveur d'une origine atlante ou extraterrestre des pyramides d'Égypte, ou encore (Georges Vermard), comme un condensé d'une « connaissance primordiale ».

Le documentaire pseudo-scientifique et conspirationniste[9] La Révélation des Pyramides (une fiction basée sur des recherches non publiées de Jacques Grimault, dont la méthodologie est douteuse[10]) affirme que les pyramides de Gizeh seraient alignées avec un certain nombre d'autres sites archéologiques comme l'île de Pâques, Machu Picchu, Ollantaytambo, le chandelier de Paracas, le pays Dogon et Mohenjo-daro[11], reprenant en cela la théorie pseudo-scientifique de l'alignement de sites.

Selon Christopher Dunn, les anciens Égyptiens auraient eu des connaissances technologiques bien plus avancées que celles qui leur sont habituellement reconnues[12]. La Grande Pyramide aurait été une centrale énergétique utilisant les résonances de Schumann, qui grâce à ses dimensions proportionnelles à celle de la Terre, permettait par mise en résonance acoustique, la production d'énergie vibratoire, l'utilisation de machines de découpes et d'usinage des blocs de granite par ultra-son, voire la production d'énergie piézoélectrique et enfin une explosion d'hydrogène à l'intérieur même de la pyramide qui aurait mis fin à son utilisation initiale, comme en témoigneraient des traces mécaniques et chimiques retrouvées dans la pyramide, et jamais expliquées par ailleurs[13],[14],[15]. Les partisans de thèses pseudohistoriques protochronistes tels que Gims[16], se basant sur le récit pyramidologique d'auteurs égyptomanes, ésotériques comme Helena Blavatsky dans Isis dévoilée (en), ou sur une interprétation erronée d'une étude scientifique[17],[18], ont affirmé que les pyramides ne sont pas des tombeaux, mais une antenne électrique pour appeler les extraterrestres voir une centrale électrique.

À la suite d'observations menées sur l'érosion des chambres et couloirs souterrains, puis grâce à des simulations à échelle réduite, certains auteurs comme John Cadman[19] ou Edward Kunkel dans son livre Pharaoh's Pump, défendent l'hypothèse de l'utilisation de la Grande Pyramide comme d'une pompe géante du type Bélier hydraulique.

Cette hypothèse a été relancée[Par qui ?] lorsqu'en , la découverte et l'exploration par des égyptologues d'un réseau de galeries, chambres et puits inondés ont été révélées par Zahi Hawass[20],[21][source insuffisante]. Néanmoins, cet égyptologue est décrié pour son manque de rigueur scientifique[22].

Dans la culture

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Ces théories sont présentées à Jungfrau Park, un parc d'attractions situé à Interlaken (canton de Berne) qui présente des énigmes archéologiques en vogue chez les partisans de la théorie des anciens astronautes, les ufologues et certains complotistes.

Cinéma
Télévision
Bande dessinée

Notes et références

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  1. a et b Vernus 2009, p. 804.
  2. Vernus, p. 804-805.
  3. Vernus 2009, p. 807.
  4. (en) Flora S. Clancy, Pyramids, St. Remy Press, , p. 18
  5. Adam 1988, p. 154.
  6. Vernus 2009, p. 804-805.
  7. Annie Hasch, Le pouvoir des pyramides, Marabout, , 146 p.
  8. De la destination et de l'utilité permanente des pyramides d'Égypte et de Nubie contre les irruptions sablonneuses du désert : développements du mémoire adressé a l'Académie royale des sciences, le 14 juillet 1844, suivis d'une nouvelle interprétation de la fable d'Osiris et d'Isis, Paulin, 1845.
  9. Damien Karbovnik, « De l’alterscience au conspirationisme : l’exemple de la diffusion et de la réception du "documentaire" La Révélation des pyramides sur l’internet », Quaderni, no 94,‎ (DOI 10.4000/quaderni.1115)
  10. La Tronche en Biais, « Les Pyramides, l'Univers et le Reste - TeL#19 (Jacques Grimault) », (consulté le )
  11. Nexus (revue), no 85, mars-avril 2013, entrevue avec Patrice Pooyard et Jacques Grimault, Nous n'attaquons pas l'égyptologie mais son dogmatisme, propos recueillis par Oriane Faisandier, p. 25.
  12. Dunn 1998 chap.4 : Advanced Machining in Ancient Egypte.
  13. Dunn 1998 chap.8-The Giza Power Plant.
  14. (en) Gizapower : le site officiel de Christopher Dunn.
  15. (en) Détails des observations, mesures et théories de Christopher Dunn sur www.gizapower.com
  16. Felicia Sideris, « "Il y avait de l'électricité chez les Égyptiens grâce aux pyramides" : mais d'où vient cette folle théorie partagée par Gims ? », sur tf1info.fr, .
  17. (en) Mikhail Balezin, Kseniia Baryshnikova, Polina Kapitanova, Andrey B. Evlyukhin, « Electromagnetic properties of the Great Pyramid: First multipole resonances and energy concentration », ournal of Applied Physic, vol. 124, no 3,‎ (DOI 10.1063/1.5026556).
  18. Jean-Loïc Le Quellec, « Gims », dans Nos ancêtres les pharaons. Cinq siècles d'illusions sur l'Égypte ancienne, Détour, , p. 19-24
  19. (en) Article et photos sur la thèse de John Cadman, consultés le 03/08/13
  20. (en)« Ancient sarcophagus discovered », sur BBC,
  21. Récit et photographies par Robert Mingam, égyptologue et historien, de la découverte du « puits d'Osiris », consulté le 05/08/13
  22. Le pharaon business de Zahi Hawass.
Une catégorie est consacrée à ce sujet : Pyramidologie.

Articles connexes

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Bibliographie

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