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French Tech

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French Tech est un label officiel attribué par les autorités françaises à des pôles métropolitains reconnus pour leur écosystème de startups, ainsi qu'une marque commune utilisable par les entreprises innovantes françaises. La French Tech vise notamment à donner une identité visuelle commune forte aux startups françaises, ainsi qu'à favoriser l'échange entre elles.

Lancement du label French Tech

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Le 27 novembre 2013, Fleur Pellerin, ministre déléguée chargée du Numérique et Louis Gallois, commissaire général pour l'investissement, officialisent la création du label « French Tech », terme préféré à « quartiers numériques » initialement choisi, car plus porteur à l'international[1]. Il s'accompagne d'une enveloppe de 200 millions d'euros d'investissements[1]. Son objectif est de mobiliser acteurs privés et publics pour favoriser la croissance et le rayonnement international des start-ups françaises, dans le but de faire émerger l'équivalent d'un Google français ou européen[2]. En novembre 2014, neuf grandes villes françaises, parmi lesquelles Paris, Nantes ou Montpellier, reçoivent le label French Tech, valable pour trois ans[3]. Cette première vague de labellisations fait suite à un audit de chaque ville candidate, où ont notamment été évalués le nombre de start-ups locales et leurs levées de fonds ou la présence dincubateurs et accélérateurs d'entreprises[3].

L'année suivante, Emmanuel Macron, ministre de l'Économie et Axelle Lemaire, successeure de Fleur Pellerin, annoncent un plan de développement de l'attractivité de la French Tech à l'international, notamment via un volet événementiel et le renforcement des French Tech Hubs, fédérant les communautés de start-uppers installées à l'étranger comme à Londres, Singapour ou Tel Aviv[4]. Est également créé le French Tech Ticket, dispositif destiné à attirer les jeunes entrepreneurs étrangers, avec un objectif de 100 à 150 start-ups par an[5]. Il donne à chaque entrepreneur un titre de séjour et une bourse de 1 500 euros par mois pendant un an ainsi qu'une aide à l'installation[5].

La mission French Tech

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Jusque-là installée au ministère de l'Économie et des Finances, à Bercy, la French Tech déménage en septembre 2017 pour s'installer dans les locaux de Station F, plus grand incubateur du monde inauguré le 29 juin précédent au sein de la halle Freyssinet, à Paris[6]. Ce déménagement acte l'évolution du label en une structure de soutien à l'entrepreneuriat, avec l'objectif de rapprocher tous les acteurs de l'économie et de l'innovation : administration, start-ups ou instituts de recherche[6]. La mission propose ainsi une simplification des démarches administratives pour les start-ups françaises ou l'accueil d'entrepreneurs étrangers et chercheurs voulant soumettre des projets d'entreprises[6]. En décembre, David Monteau, ancien de l'INRIA parti en 2013 pour cofonder et diriger la French Tech, quitte la direction de la mission[7]. Il est remplacé en mai 2018 par Kat Borlongan, alors dirigeante de Five by Five, agence spécialisée dans l'innovation qu'elle a cofondée en 2013[8].

La stratégie de la mission French Tech est recentrée sur trois axes en octobre 2018 : aider les startups à passer à l'échelle pour devenir des scale-ups, promouvoir la "tech for good" à l'impact social positif et mieux intégrer les femmes et la mixité sociale dans un écosystème tech jugé trop blanc, masculin et issus de milieux sociaux favorisés[9]. Les métropoles en France et hubs à l'étranger labellisés French Tech, critiqués pour leur manque de dynamisme, sont remplacés par des capitales et communautés, ces dernières pouvant également être créées en France et être thématiques, dès lors qu'au moins vingt-cinq entrepreneurs s'accordent pour en lancer[9]. Ce nouveau système place l'entrepreneur au coeur des initiatives et il n'est alors plus un simple acteur parmi d'autres entités publiques ou privées[9].

Next40 et FT120

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Logo du label Next 40

Le gouvernement français crée au sein de la French Tech le label Next40 en 2019 pour soutenir et promouvoir quarante jeunes entreprises françaises qu'il considère comme prometteuses et susceptibles de remplacer un jour les membres du CAC 40[10]. Il ne s'agit néanmoins pas d'un indice boursier. Des start-ups ayant connu une ascension certaine composent la première promotion, comme Doctolib, Mirakl ou Contentsquare[10]. D'autres, en revanche, ont connu des destins moins glorieux, entre rachats et redressements judiciaires, comme Sigfox ou Cityscoot[10]. Le FT120, pour French Tech 120, lancé au même moment et intégrant une sélection plus large de 120 start-ups, est considéré comme l'antichambre du Next40, les membres de ce dernier intégrant les deux labels[11].

En 2021, Clara Chappaz est nommée directrice de la French Tech, succédant à Kat Borlongan[12]. En 2023, dix ans après le lancement du label « French Tech », on constate que celui-ci a acquis une certaine notoriété, appuyée par une nette hausse des investissements dans l'écosystème et un nombre grandissant de licornes françaises, start-ups valorisée plus d'un milliard d'euros, comme ManoMano ou BlaBlaCar[2]. Il participe ainsi à faire connaître le secteur, qui dénombre 25 000 start-ups cette année-là pour un million d'emplois directs ou indirects créés, auprès du grand public[2]. Néanmoins, la France n'a pas fait émerger à cette date d'acteurs de niveau mondial[2].

Villes labellisées

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Le Mabilay, siège de la French Tech Rennes Saint-Malo

Le réseau French Tech est principalement basé en France métropolitaine ; il compte en 2016 treize métropoles labellisées en leur nom. À partir de 2015 sont mis en place les réseaux thématiques French Tech auxquels appartiennent les métropoles labellisées mais également d'autres écosystèmes locaux. Toutefois l'appartenance à un réseau thématique French Tech ne confère pas le label à la métropole concernée. Faute d'avoir trouvé leur modèle, les réseaux thématiques sont supprimés en 2018[9].

En novembre 2014, neuf métropoles (Aix-Marseille, Bordeaux, Grenoble, Lille, Lyon, Montpellier, Nantes, Rennes et Toulouse) sont labellisées[13].

En juin 2015, quatre nouveaux « écosystèmes » sont labellisés :

Puis en juillet 2016 est créé :

À cette liste se rajoutent quatre écosystèmes thématiques :

  • Saint-Étienne pour le design (« Design Tech »)
  • Angers[16] pour l'industrie (« Industry Tech »)
  • Avignon pour la culture (« Culture Tech »)
  • Alsace pour les sciences (« Med Tech » et « Bio Tech »)

Par la même occasion, la ministre Axelle Lemaire annonce que New York devient la première ville étrangère à être labellisée French Tech en 2015[17].

Initialement prévues pour le printemps 2016[18], de nouvelles labellisations pour des réseaux thématiques sont annoncées le à Laval, où les 13 métropoles French Tech sont également confirmées par Emmanuel Macron, ministre de l'Économie et du Numérique, et Axelle Lemaire, secrétaire d'État chargé du numérique[19]. Les réseaux thématiques sont au nombre de neuf : HealthTech : BioTech MedTech e-sante ; IoT Manufacturing ; EdTech Entertainment ; CleanTech Mobility ; FinTech ; Security Privacy ; Retail ; FoodTech. Outre les métropoles French Tech, ils rassemblent les pôles de développement suivants : Alsace, Amiens, Angers, Avignon, Chalon-sur-Saône, Clermont-Ferrand, Dijon, Grand Besançon Métropole, Hossegor - Saint-Jean-de-Luz, Laval, La Réunion[20], Le Mans, Limoges[21],[22], Angoulême - La Rochelle – Niort - Poitiers, Nogent / Haute Marne, Reims, Saint-Étienne, Saint-Quentin, Tarbes, Toulon, Vendée.

La French Tech Rennes Saint Malo

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Labellisée parmi les premières villes en 2014, Rennes s'est associée à la Ville de Saint-Malo. Un bâtiment Totem a ouvert en septembre 2016[23] sur 2000 m² proposant 3 étages : un start-up hôtel qui regroupe plusieurs start-up rennaises, un étage dédié au travail collaboratif et un étage permettant de recevoir des événements.

La French Tech Rennes Saint-Malo sponsorise un trimaran.

Depuis 2018, l'association en charge de la French Tech Rennes Saint-Malo se nomme Le Poool.

Le réseau French Tech

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La French Tech se compose de 121 entités à travers le monde dont 13 capitales et 45 communautés en France, ainsi que 63 communautés à l'international[24].

À l'étranger, des villes comme Londres en Grande-Bretagne, Abidjan en Côte d'Ivoire, Hong Kong ou encore Shenzhen en Chine, font partie des French Tech Hubs officiellement labellisés.

Article connexe

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Liens externes

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Références

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  1. a et b Emmanuelle Delsol, « Adieu quartiers numériques, bonjour label French Tech », L'Usine digitale,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  2. a b c et d Mélicia Poitiers, « 10 ans après son lancement, pourquoi la French Tech n'a pas encore de géant ? », L'Usine nouvelle,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  3. a et b Lucie Ronfaut, « Neuf villes françaises reçoivent le label «French Tech» », Le Figaro,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  4. Delphine Cuny, « Des ambassadeurs pour faire briller la French Tech à l’international », La Tribune,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  5. a et b Nicolas Rauline, « La French Tech à l’offensive à l’international », Les Échos,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  6. a b et c Sylvain Arnulf, « La French Tech aura son ambassade à Station F... et ses bureaux ! », L'Usine digitale,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  7. Stéphanie Mundubeltz-Gendron, « David Monteau quitte la French Tech : "Nous n’avons pas créé un gros machin public, mais un écosystème" », L'Usine digitale,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  8. Juliette Raynal, « Six choses à savoir sur Kat Borlongan, la nouvelle directrice de la mission French Tech », L'Usine digitale,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  9. a b c et d Sylvain Rolland, « Nouveaux labels, Visa simplifié... : la Mission French Tech pivote », La Tribune,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  10. a b et c Adrien Lelièvre, « De la gloire aux déboires : les naufragés de la première édition du Next40 », Les Échos,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  11. Yoann Bourgin, « Mistral AI, Pennylane, Pigment… Quelles start-up composent le Next40 et le FT120 ? », L'Usine digitale,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  12. « Clara Chappaz, un pilier de Vestiaire Collective à la tête de la French Tech », Les Échos,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  13. « Les 9 premières métropoles #FrenchTech », sur gouvernement.fr, (consulté le ).
  14. « French tech in the alps », sur lafrenchtech.com (consulté le )
  15. « Le Grand Besançon rejoint le réseau « French Tech » » (consulté le )
  16. Sylvain Arnulf, « François Hollande à Angers : « vous aurez la French Tech ! »... grâce à votre cité des objets connectés », sur usine-digitale.fr, (consulté le ).
  17. « French Tech : Comment New York a obtenu le label », sur usine-digitale.fr (consulté le )
  18. Sylvain Arnulf, « "Réseaux thématiques" ? Mais quel est ce nouvel appel à candidatures French Tech ? », sur usine-digitale.fr, (consulté le )
  19. « Dossier de presse : Structurer et accélérer la dynamique de l'écosystème de start-ups français », sur .lafrenchtech.com, (consulté le )
  20. « L'objectif : placer la France parmi les grandes startup nations : La Réunion obtient le Label FrenchTech », sur Imaz Press Réunion : l'actualité de la Réunion en photos, (consulté le ).
  21. Sébastien Dubois, « Innovation - « Coup d'accélérateur » pour la French Tech à Limoges », www.lepopulaire.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  22. « French Tech Limoges Métropole - Rejoignez l'aventure de l'innovation », sur French Tech (consulté le )
  23. « French Tech. Le Mabilay, bâtiment totem, inauguré à Rennes », Ouest-France.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  24. « 9 nouvelles communautés French Tech labellisées en Outre-mer et à l'international », sur usine-digitale.fr (consulté le )