"Quand je les vois, je suis en colère" : une femme condamnée pour violences après une séparation houleuse

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  • Le couple, désormais séparé, avait eu deux enfants ensemble.
    Le couple, désormais séparé, avait eu deux enfants ensemble. DDM Archives - NEDIR DEBBICHE
Publié le , mis à jour
KC

l'essentiel Deux anciens conjoints se sont fait face au tribunal d’Auch ce mardi. Humiliée par leur rupture, la prévenue a été condamnée à deux mois de prison avec sursis pour violences notamment envers la nouvelle compagne du père de ses enfants.

"Je suis très calme normalement mais j’ai du mal à me contrôler en ce moment […] Quand je les vois je suis en colère", bafouille la prévenue. Après plus 25 ans de vie commune et deux enfants, David* et Céline* comparaissaient au tribunal d’Auch dans des camps opposés.

Tout commence en août 2023, quand ils se séparent. David* se remet très rapidement en couple avec Emilie*, une connaissance : "Ils se sont moqués de moi, ils m’ont humilié en public en se tenant la main devant moi", indique Céline du bout des lèvres.

"J’ai vu rouge"

Depuis, cet amour toxique a dérapé à plusieurs reprises : En septembre, David est condamné à de la prison avec sursis et interdiction de contact pour violences envers Céline. Puis les rôles se sont inversés : En janvier, Céline manque de percuter, involontairement ou non, Emilie et son fils. Le mois suivant, elle s’en prend au camion de David, piochant des "affaires lui appartenant" au sein du véhicule. En mars, Emilie refuse de baisser la vitre de sa voiture face aux demandes de Céline. Cette dernière ouvre la porte de force et lui assène des coups de poing au bras.

Mais ce sont bien les faits du 10 juin qui lui sont reprochés à la barre. Ce soir-là, le couple se trouve dans les rues d’Auch et Céline les aperçoit en voiture : "Ils m’ont fait des doigts d’honneurs et j’ai vu rouge", justifie la prévenue, version que réfute le camp d’en face. Quoi qu’il en soit, les insultes et les tentatives de coups ont fusé entre les deux femmes. Heurts ? Trébuchement ? Sans se souvenir comment, Céline tombe à terre durant l’altercation, preuve de l’intensité de l’embrouille. Xavier, conscient de l’épée de Damoclès qui plane au-dessus de sa tête, dégaine son téléphone et filme l’altercation.

Situation "lamentable" de "niveau de cour d’école"

Céline rapporte les faits au commissariat, accusant David de l’avoir saisie au cou : " A ce moment-là, elle raconte n’importe quoi et elle le sait. Agresser dans la rue ? C’est une étape qui n’aurait jamais dû être franchie", tonnera Maître Vazquez. Effectivement, auditionné de chaque côté, leurs versions coïncident et correspondent aux images de la vidéo, mettant en échec les déclarations de l’ex-compagne.

"Il a le droit de refaire sa vie. Pourquoi réagir comme cela ?", questionne le président du tribunal. En larmes, elle répond : "Parce qu’elle a détruit ma famille. Il n’a plus personne autour de lui […] Les enfants ont pitié de leur père". La procureure souligne : "Il y a un contexte de jalousie et un sentiment de trahison mais pour autant on devient adulte et on n’attaque pas l’homme qu’on a aimé et sa compagne".

L’avocat de Céline, Maître Roujou de Boubée, qualifie la situation de "lamentable" avec un "niveau de cour d’école". Il rappelle ensuite l’état de détresse de sa cliente : "On ne juge pas une femme brisée comme une personne qui frappe !"

Au final, Céline est reconnue coupable des violences. Elle est condamnée à deux mois de prison avec sursis simple, devra également dédommager financièrement les victimes de quelques centaines d’euros et rembourser leurs frais d’avocat.

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