Villeneuve-du-Latou : avec la disparition de Jean Rives, la vallée du Latou perd l’un de ses enfants
Forgeron, dessinateur industriel, chef de chantier, paysan, conseiller municipal de Villeneuve-du-Latou, Jean Rives a mené plusieurs vies en une. Il s’est éteint le 11 juin.
Jean Rives est né à Saint-Ybars dans une famille d’agriculteurs implantée à La Rape depuis plus de 200 ans. Jean sera toujours un travailleur acharné, "un valent" en occitan, langue qu’il affectionnait pour sa capacité à dire les choses avec subtilité. Mais il est aussi un excellent élève : chez madame Cancel à Villeneuve-du-Latou, puis à Gourdan-Polignan, en Haute-Garonne.
D’abord forgeron comme plusieurs de ses ancêtres, il deviendra ensuite dessinateur industriel. C’est là qu’il rencontrera Georges Brassens et qu’il aimera ses textes. À la fête du village, il adore faire valser les filles, mais c’est un garçon sérieux, amoureux de Pierrette depuis l’adolescence. Ensemble, à Tarascon-sur-Ariège, ils fondent leur famille. Il sera dessinateur industriel puis chef de chantier de constructions métalliques qu’il implantera à la gare de Toulouse, la ligne haute tension du sud de Pamiers à Sabiñanigo, le four solaire d’Odeillo.
Acharné face aux épreuves
Puis ils décident de retourner à la terre à Villeneuve-du-Latou. Il y exercera la charge de conseiller municipal de très nombreuses années. Malgré le travail harassant et la fatigue omniprésente, il fait face aux épreuves qui l’assaillent : la sécheresse, les inondations qui emportent le pont qu’il doit reconstruire, trois doigts mangés par une machine, la pression de la banque, les investissements et le bas prix du lait qu’il produit.
Toutes ces années, il donnera à ses enfants les moyens de choisir leur voie, il apportera de l’aide à qui la sollicite, il portera des valeurs d’humanité et de démocratie dans des discussions à bâtons rompus, il aimera sa famille et adorera ses petits-enfants.
Il nous a quittés le mardi 11 juin. Il repose près de ses ancêtres à Sainte-Suzanne où famille, amis, voisins, lui ont rendu un bel hommage par leur présence et par les mots qu’il affectionnait tant. "Adíu valent, t’aimam".
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