VIDEO. "Bonobo", "va à la niche"… Divine, victime du racisme de ses voisins devant les caméras de France 2, le parquet de Montargis ouvre une enquête

Des images et surtout des propos choquants, qui tombent sous le coup de la loi. Ce jeudi 30 juin, le magazine de France 2 Envoyé Spécial est allée à la rencontre de Divine Kinkela, une habitante de Montargis (Loiret) victime du racisme décomplexé de ses voisins, partisans du RN.

Depuis la campagne des Européennes, cette aide-soignante installée en France depuis une trentaine d’années indique être la cible d’insultes et de cris de singe de la part de son voisin. "C’est comme si les élections avaient libéré la parole", souligne cette dernière, alors qu’elle confie avoir notamment été traitée de "bonobo".

"J’ai quitté les HLM à cause de gens comme vous"

L’équipe de France 2 est allée à la rencontre du voisin de Divine, Didier militant du RN qui a collé une affiche de Jordan Bardella et Marine Le Pen sur sa terrasse, de manière à ce que sa voisine puisse la voir quand elle prend son café sur sa terrasse.

Alors qu’il est en train d’échanger avec Divine à son portail – "c’est vous qui nous traitez de cochons, tout ça…" - une femme sortant de la maison de ce dernier se met à invectiver l’aide-soignante. "'J’ai quitté les HLM à cause de gens comme [vous]. On en était entourés de gens comme ça". Et d’enchaîner : "va à la niche […] Ne renverse pas le problème parce que c’est bien toi ! Regarde, c’est trucs dégueulasses qu’elle a dans les cheveux".

La séquence a choqué de nombreuses personnes et responsables politiques. Par exemple le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure qui pointe "la montée d’un racisme ordinaire encouragé par la montée du RN".

Le parquet de Montargis se saisit de l’affaire

Dans un communiqué de presse, le parquet de Montargis annonce s’être saisi de ces faits, évoquant des "paroles et comportements constatés pouvant revêtir les qualifications pénales d’injures publiques et non publiques à caractère raciale, provocation publique à la discrimination et violence sans incapacité à caractère raciale".

La peine encourue pour ces délits et contraventions de trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.