Comment le petit village du Rialet et ses 60 habitants dans le Tarn retrouvent des commerces

Abonnés
  • Les trois boulangères, Raphaëlle, Edith et Emilie dans le fournil./ DDM T.G. Les trois boulangères, Raphaëlle, Edith et Emilie dans le fournil./ DDM T.G.
    Les trois boulangères, Raphaëlle, Edith et Emilie dans le fournil./ DDM T.G.
Publié le
Théo Gassier

l'essentiel Un local accueillant trois boulangères, une coiffeuse et une masseuse a ouvert ses portes au milieu des 60 habitants que compte le petit village du Rialet. À l’occasion de l’inauguration du local, le maire ainsi que les cinq nouvelles entrepreneuses reviennent sur le projet.

« Proportionnellement au nombre d’habitants, je pense qu’on a le record du nombre d’entreprises ». Peut-être grâce aux dernières pluies qui sont tombées sur le petit village du Rialet près de Mazamet, un drôle de bâtiment est sorti de terre. Devant ce rectangle de bois orné d’un préau, le maire accueille la petite centaine de curieux venus pour l’inauguration. À l’intérieur c’est une vraie fourmilière : trois boulangères, une coiffeuse et une masseuse se partagent un fournil et un salon de coiffure. Ces cinq nouvelles entrepreneuses sont indépendantes mais se partagent le local.

« Continuer à développer le local et faire vivre le village »

Dans l’entrée, les sacs de farine, les pots de sucre et les pépites de chocolat sont empilés sur les étagères. Plus loin, le four à étage réchauffe la pièce à côté d’une machine à pétrir et des bannetons pour faire lever la pâte. De l’autre côté de la cloison, l’ambiance est différente : miroir, bouquets de fleurs et fauteuils en cuir. Malgré des atmosphères opposées, l’objectif est le même pour les cinq commerçantes : « Continuer à développer le local et faire vivre le village ». Pour cela plusieurs projets sont en gestation : « On aimerait organiser une fête du pain l’an prochain », expliquent les boulangères.

Gitte la masseuse et Fanny la coiffeuse./ DDM T.G.
Gitte la masseuse et Fanny la coiffeuse./ DDM T.G.

« Il y a 3 ans, Fanny, ma coiffeuse m’a dit que ça la botterait d’avoir un deuxième salon de coiffure au Rialet », commence Michel Castan, maire de la commune d’une soixantaine d’habitants. Mais sans locaux déjà présents, faire venir un commerçant n’est pas chose facile. La solution a été trouvée : elle est boulangère et s’appelle Raphaëlle. « Il y a 2 ans je me suis installé dans le Tarn avec un four mobile », explique la jeune femme. C’est en parlant avec Michel Castan que l’idée d’un fournil partagé est née. Entre-temps Édith et Émilie, deux boulangères qui exerçaient déjà dans la région se sont ajoutées au fournil et Gitte, qui massait déjà dans le premier salon de coiffure de Fanny à Cambounès, a complété la liste.

« Si on veut que ça marche il faut manger du pain, il faut venir se faire couper les cheveux et se faire masser »

« On pourrait croire que nos villages de montagnes sont condamnés à devenir des maisons de retraite à ciel ouvert », se félicite le maire, « il y a plein de jeunes qui veulent s’installer sur la commune, il suffit de les accompagner ». Les boulangères se relaient dans le fournil pour proposer du pain tous les jours de la semaine au Rialet, et en vendent dans tout le sud du département, d’Anglès jusqu’à Noailhac en passant par le Vintrou et Montredon-Labessonnié.

« On a chacune notre entreprise mais ça nous motive beaucoup de travailler ensemble », expliquent les boulangères. Les trois ne produisent pas le même pain mais utilisent des matières premières similaires : « Nos farines viennent du moulin de Pomaïrol au-dessus d’Albine, ce sont des farines anciennes bio, elles sont plus digestes car elles contiennent peu de gluten », explique Émilie, la dernière à avoir rejoint le projet.

Lorsqu’on demande aux entrepreneuses pourquoi s’être installées au Rialet, elles sont unanimes : la mairie. « On est là pour écouter les porteurs de projets », confirme Michel Castan. Déjà en 2017, le Rialetois Patrice Bergès avait porté un projet de restaurant avec la mairie. Depuis « L’Auberge du Rialet » fonctionne et ne cesse d’animer le village. « C’est une affaire de tous, on n’est rien sans le cantonnier et on n’est rien sans l’Europe qui nous a apporté des financements ainsi que l’État", complète le maire, « si on veut que ça marche il faut manger du pain, il faut venir se faire couper les cheveux et se faire masser au Rialet ».

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement
à cet article à partir de
3€/mois
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?

Les commentaires (3)
Nightroad Il y a 9 jours Le 17/06/2024 à 00:07

Il faut saluer cet esprit d'initiative ! J'espère que tout ça va pouvoir durer ! Bravo d'avoir tenter cette aventure !
Comme quoi, il y a ceux qui pleurent et qui râlent, et ceux et donc celles qui se retroussent les manches !

MacGuffin Il y a 9 jours Le 16/06/2024 à 23:04

Cool, et c'est l'avenir, bravo !

offen Il y a 9 jours Le 16/06/2024 à 11:38

Bravo mesdames et surtout "bon vent" pour vos activités. Un exemple à suivre.