Cinq cercueils découverts devant la Tour Eiffel : pourquoi les soupçons se portent sur les services russes de Poutine
Plusieurs cercueils faisant référence à des soldats français prétendument morts en Ukraine ont été découverts à Paris au pied de la tour Eiffel, samedi 1er juin. Trois suspects ont pu être interpellés. Qui est à l’origine de cette action ?
La scène était choquante. Samedi en début de matinée, au pied de la tour Eiffel à Paris, plusieurs cercueils ont été découverts. Des inscriptions faisaient référence à des soldats français qui seraient décédés au cours de la guerre en Ukraine. On fait le point sur cette affaire.
Que s’est-il passé ?
En début de matinée, des employés de la tour Eiffel aperçoivent cinq cercueils, sur le quai Branly. Ils sont recouverts de drapeaux tricolores avec l’inscription : "Soldats français morts en Ukraine". Ils alertent immédiatement la police. Les démineurs arrivent sur place, ne sachant pas ce qu’il y a à l’intérieur des cercueils, accompagnés par l’unité canine de la police, spécialisée dans la recherche d’explosifs. Un périmètre de sécurité est mis en place. Les cercueils sont ouverts : du plâtre était à l’intérieur.
Qui a déposé ces cercueils ?
Les images de vidéo-surveillance de la capitale permettent d’identifier distinctement les visages des suspects et de retracer l’itinéraire de leur camionnette. Trois suspects sont arrêtés vers 16h à la gare routière de Bercy d’où ils s’apprêtaient à prendre un bus en direction de Berlin en Allemagne. Le conducteur est un Bulgare, ses deux complices sont un Allemand et un Ukrainien. Le conducteur serait arrivé de Bulgarie la nuit précédente, selon ses déclarations.
Qui est à l’origine de cette action ?
Dans ses premières déclarations, le conducteur bulgare de la camionnette explique aux policiers avoir été "payé 400 euros" pour déposer les cinq cercueils au pied de la tour Eiffel. Les trois hommes étaient en lien avec un membre présumé du commando qui avait dessiné des pochoirs représentant des mains rouges sur le Mur des Justes, en mai, indique Le Monde, qui cite une note de la direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP). Le pouvoir russe est soupçonné de vouloir déstabiliser la France à quelques jours des élections européennes et 1 mois avant les JO de Paris 2024.
Quelles sont les suites judiciaires ?
Les trois suspects ont été placés en garde à vue pour "violence avec préméditation" et une enquête a été ouverte déterminer si une "éventuelle ingérence étrangère" est impliquée. Les trois hommes ont été présentés à un juge d’instruction dans la soirée de dimanche. Une information judiciaire va être ouverte dans la journée ce lundi. Les investigations sont confiées à la sûreté territoriale de Paris.
Des affaires similaires ont-elles déjà eu lieu ?
Impossible de ne pas repenser à d’autres affaires où il existe des soupçons de manipulation étrangère. Dans la nuit du 13 au 14 mai, des mains rouges avaient été taguées sur le mémorial de la Shoah à Paris. Les policiers soupçonnent trois personnes qui ont fui à l’étranger. En octobre 2023, des étoiles de David avaient été taguées sur plusieurs façades d’immeubles à Paris. Un couple de Moldaves avait été arrêté. La France avait attribué cette action aux services de sécurité russes (FSB). Dans les deux cas, ce sont "des commanditaires payés pour déstabiliser et appuyer sur les clivages de la société française", avait estimé mi-mai le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné.
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