Gaza : "Atroce massacre"… Ce que l’on sait sur l’attaque meurtrière d’un camp de déplacés par Israël à Rafah qui a fait au moins 40 morts

Publié le , mis à jour
La rédaction avec AFP

l'essentiel Des responsables palestiniens ont accusé Israël d’avoir bombardé dimanche un centre pour personnes déplacées près de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. L’armée israélienne indique pour sa part avoir frappé un complexe du Hamas dans lequel opéraient "d’importants terroristes". Au moins 40 personnes ont été tuées.

Au moins 40 personnes ont été tuées dans le bombardement dimanche 26 mai d’un centre pour personnes déplacées près de Rafah. Des responsables palestiniens accusent Israël, qui indique pour sa part avoir frappé un complexe du Hamas dans lequel opéraient "d’importants terroristes".

Un camp de personnes déplacées bombardé

"Cet atroce massacre perpétré par les forces d’occupation israéliennes est un défi à toutes les résolutions internationales", a écrit la présidence palestinienne dans un communiqué. Elle a accusé Israël d’avoir "délibérément visé" le camp de personnes déplacées de Barkasat, géré par l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) au nord-ouest de Rafah. La Défense civile palestinienne de la bande de Gaza annonce un bilan de 40 morts et 65 blessés.

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"Nous appelons les masses de notre peuple en Cisjordanie, à Jérusalem, dans les territoires occupés et à l’étranger à se lever et à marcher avec colère", a écrit le mouvement islamiste dans un communiqué, dénonçant un "horrible massacre". Le Croissant-Rouge palestinien a déclaré que ses ambulances avaient transporté "un grand nombre" de personnes tuées ou blessées lors de l’attaque.

Israël affirme avoir visé "un complexe du Hamas"

L’armée israélienne a affirmé pour sa part qu’un de ses avions avait "frappé un complexe du Hamas à Rafah dans lequel opéraient d’importants terroristes", dont deux responsables du mouvement en Cisjordanie, Yacine Rabia et Khaled Nagar. "La frappe a été menée contre des cibles légitimes au regard du droit international, grâce à l’utilisation de munitions précises et sur la base de renseignements précis", a-t-elle assuré dans un communiqué.

Elle a en outre indiqué "avoir connaissance d’informations selon lesquelles plusieurs civils dans la zone ont été blessés".

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Emmanuel Macron "indigné"

Le chef de l’État s’est dit "indigné" lundi sur X "par les frappes israéliennes qui ont fait de nombreuses victimes parmi les déplacés à Rafah." "Ces opérations doivent cesser. Il n’y a pas de zones sûres à Rafah pour les civils palestiniens", a-t-il poursuivi, appelant "au plein respect du droit international et au cessez-le-feu immédiat."

Indigné par les frappes israéliennes qui ont fait de nombreuses victimes parmi les déplacés à Rafah.

Ces opérations doivent cesser. Il n'y a pas de zones sûres à Rafah pour les civils palestiniens.

J'appelle au plein respect du droit international et au cessez-le-feu immédiat.

— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) May 27, 2024

Multiplication des attaques

L’armée israélienne multiplie depuis le 7 mai les opérations dans l’extrême-sud de la bande de Gaza, affirmant vouloir détruire les derniers bataillons du Hamas à Rafah. Les combats se sont poursuivis durant le week-end, malgré une décision vendredi de la Cour internationale de justice (CIJ) ordonnant à Israël de suspendre ses opérations dans ce secteur essentiel à l’entrée de l’aide humanitaire. Des frappes dans d’autres zones de Rafah ont également été signalées dimanche en fin de journée. L’Hôpital Koweïtien a dit avoir reçu les corps de trois personnes, dont celui d’une femme enceinte.

À Tel-Aviv et dans le centre d’Israël, des sirènes d’alerte ont retenti dimanche après-midi pour la première fois depuis des mois. L’armée israélienne a fait état de huit roquettes tirées depuis Rafah, et a dit avoir bombardé cette ville en riposte.

Amnesty International demande une enquête pour "crimes de guerre"

Amnesty International a pour sa part demandé à la Cour pénale internationale (CPI) d’ouvrir une enquête pour "crimes de guerre" sur trois frappes aériennes sur la bande de Gaza qui ont fait 44 morts, dont 32 enfants, en avril, selon l’ONG. Une responsable d’Amnesty, Erika Guevara-Rosas a affirmé que l’enquête de son organisation avait apporté "des éléments de preuve essentiels pointant des attaques illégales imputables à l’armée israélienne".

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Selon un haut responsable israélien, une réunion du cabinet de guerre s’est tenue dans la nuit de dimanche à lundi, afin d’évoquer les efforts destinés à obtenir une libération d’otages, retenus à Gaza depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre qui a déclenché la guerre.

Des civils menacés par la famine

Pendant ce temps, la situation demeure désastreuse dans la bande de Gaza. Le point de passage de Rafah, à la frontière avec l’Égypte, qui permettait l’acheminement de l’aide humanitaire, a été fermé après le lancement de l’opération terrestre israélienne. "Nous souffrons […] de la faim, de la soif et d’un manque cruel d’aide", raconte à l’AFP Moaz Abou Taha, un Palestinien de 29 ans, depuis cette ville qu’ont fui quelque 800 000 personnes au cours des deux dernières semaines, selon l’ONU.

L’Egypte, qui refuse de rouvrir le terminal de Rafah tant que les troupes israéliennes contrôlent le côté palestinien, a annoncé dimanche que des camions d’aide en provenance du territoire égyptien ont commencé à entrer dans la bande de Gaza par le point de passage israélien de Kerem Shalom, selon Al-Qahera News. D’après ce média, un total de "200 camions" se sont dirigés vers Kerem Shalom, sans préciser combien de véhicules avaient passé les contrôles.

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