Affaire Pierre Palmade : l’humoriste sera jugé en correctionnelle pour blessures involontaires, un choix que "déplorent" les victimes

  • Pierre Palmade est à l’origine d’un grave accident de la route survenu en février 2023
    Pierre Palmade est à l’origine d’un grave accident de la route survenu en février 2023 AFP - Francois GUILLOT
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La rédaction avec l'AFP

l'essentiel L’humoriste sera jugé pour blessures involontaires, et non pour homicide involontaire comme l’avait requis le parquet et comme le souhaitaient les parties civiles, pour le grave accident qu’il a provoqué en février 2023 sous l’emprise de stupéfiants en Seine-et-Marne. Il encourt 14 ans de prison et 200 000 euros d’amende.

Pierre Palmade, impliqué dans un grave accident la route, sera donc bel et bien jugé. Le parquet de Melun a annoncé lundi 27 mai que l’humoriste est renvoyé en procès en correctionnelle pour blessures involontaires ayant entraîné des incapacités totales de travail supérieures et inférieures à trois mois après l’accident qu’il a causé en février 2023 à Villiers-en-Bière (Seine-et-Marne). Le juge d’instruction n’a cependant pas repris les réquisitions du parquet en faveur d’un procès pour homicide et blessures involontaires. Pierre Palmade encourt 14 ans de prison.

Le 10 février 2023, sur une route du sud de la Seine-et-Marne, l’humoriste a pris le volant après trois jours de "bringue" sans dormir et de consommation frénétique de drogues. Sur une route départementale, il a percuté une Renault Megane où se trouvaient trois membres d’une même famille : un homme de 38 ans, son fils de six ans et sa belle-sœur de 27 ans, grièvement blessés. La collision a également provoqué la perte in utero d’un fœtus de six mois, de sexe féminin. Pesant 1,09 kg, le bébé était "indiscutablement viable" avant l’accident, selon une expertise médicale diligentée par la justice.

Les victimes de l’accident ont déclaré lundi "déplorer" le choix de renvoyer l’artiste en procès uniquement pour blessures involontaires et non pour homicide involontaire comme l’avait requis le parquet. "Les parties civiles que nous représentons déplorent évidemment ce choix, au regard des éléments du dossier […], mais également au regard de la décence et de l’humanité les plus élémentaires", a écrit Me Mourad Battikh dans un communiqué.

A lire aussi : Affaire Pierre Palmade : vies détruites, victimes traumatisées, culpabilité du comédien... un an après le drame, où en est l'affaire ?

Récidive

Si la qualification d'"homicide involontaire" avait été retenue, la procédure aurait fait l’objet d’un épineux débat juridique. Selon une jurisprudence constante de la Cour de cassation, qui s’est prononcée sur de semblables cas d’accidents de la route, un enfant qui n’est pas né n’existe pas en tant que personne. Un fœtus n’a donc pas d’existence légale et sa mort ne peut donc constituer un homicide involontaire pour l’automobiliste mis en cause. À rebours de cette jurisprudence criminelle, le parquet de Melun souhaitait un "débat" devant le tribunal sur un éventuel chef d'"homicide involontaire".

Pierre Palmade se trouve en situation de récidive en raison d’une condamnation en 2019 pour usage de stupéfiants. "En raison de cet état de récidive légale, Pierre Palmade encourt une peine de 14 ans d’emprisonnement et 200 000 euros d’amende", a déclaré le procureur de Melun. Contactée par l’AFP, son avocate Me Céline Lasek n’a pas souhaité faire de déclaration.

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Les commentaires (61)
81DINETy Il y a 18 jours Le 30/05/2024 à 16:52

Tout à fait vrai : un embryon (un bébé de 6 mois in in utero) est déclaré viable donc reconnu comme enfant à part entière dans le cadre d'un avortement mais lorsqu'il s'agit d'un accident de la route, causé par un chauffard sous l'emprise de la drogue, ce bébé n'est plus un être à part entière donc non viable. Il faudrait que tout ces politiciens qui rédigent des lois se mettent d'accord et donnent des explications scientifiques et logiques.

Isidora Il y a 17 jours Le 30/05/2024 à 18:36

Tout à fait faux, un embryon ou un foetus n'a pas de statut juridique c'est pour cette raison que l'avortement n'est pas répréhensible mieux, voté puis mis dans la constitution, dans le cas Palmade le bébé n'est pas né en vie donc n'a pas de statut juridique, on ne peut pas avoir une règle pour l'avortement et une autre pour ce type d'accident, c'est navrant mais une règle doit s'appliquer dans tous les cas sans exception, si le bébé avait respiré ne serait ce que quelques secondes la situation eut été différente et l'homicide involontaire possible.

jojolapin2108 Il y a 20 jours Le 28/05/2024 à 16:31

Curieuse cette justice ! Un embryon de plusieurs mois n'est pas un être humain lors d'un homicide mais il l'est pour l'avortement ...

Tizh-Tizh Il y a 20 jours Le 28/05/2024 à 09:10

En réalité , la seule condamnation qui va l'atteindre n'est pas judiciaire, mais celle du public. Nous vivons une époque dans laquelle le tribunal populaire est plus rigoureux que le système judiciaire. Nous l'avons constaté avec Bertrand Cantat. Nous avons des gens qui s'estiment au-dessus de tout le monde, mais dès que le scandale apparait au grand jour ces gens-là tombent en disgrâce et cette disgrâce leur coûte bien plus que n'importe quel jugement, car plus aucun producteur n'osera investir dans un spectacle pour obtenir une salle vide...